LANGAGE ECRIT : Les dysorthographies

Les dysorthographies

La dysorthographie est un trouble persistant de l’acquisition et de la maîtrise de l’orthographe. Il affecte principalement l’apprentissage et l’automatisation de la correspondance phonème‑graphème.

La dysorthographie est un trouble de la famille des DYS, qui se manifeste par un défaut majeur dans l’acquisition et l’assimilation de l’orthographe. L’enfant qui en souffre éprouve de grandes difficultés à maitriser les règles orthographiques, ce qui entraîne une altération de l’écriture, aussi bien spontanée que dictée.
On peut distinguer deux types de dysorthographie :

  • La dysorthographie de développement, qui est inné chez l’enfant ;
  • La dysorthographie acquise, qui est due à un traumatisme.

Les causes

La dysorthographie est généralement la conséquence d’un trouble de l’apprentissage. Un enfant dyslexique, par exemple, souffre forcément de ce trouble de l’écriture. Cela dit, il existe également des cas isolés de dysorthographie sans dyslexie.

La dysorthographie n’est pas un problème psychiatrique. Elle relève plutôt d’un trouble neurologique, mais il est encore difficile de préciser la cause exacte de cette maladie. Quoi qu’il en soit, toute comme la plupart des troubles DYS, elle n’est pas la conséquence d’un niveau d’intelligence inférieur.
Des études approfondies en neuropsychologie ont permis de réaliser de grandes avancées dans la compréhension du fonctionnement très complexe du langage humain. Elles mettent en évidence un dysfonctionnement de certains réseaux du système nerveux cérébral, responsable de la réception, de l’intégration et du traitement du langage aussi bien oral qu’écrit.

Les facteurs de risque

Dans la majorité des cas, la dysorthographie, au même titre que les autres troubles DYS, est favorisée par :

  • des facteurs pathologiques tels que la prématurité, la souffrance néonatale, etc.
  • des facteurs psychologiques ou affectifs qui provoqueront un blocage dans l’apprentissage fondamental : paresse, trouble de la motivation, etc.
  • des facteurs génétiques provoquant une altération du système cérébral responsable de l’assimilation du langage écrit ;
  • des facteurs hormonaux et des facteurs socioculturels : milieu défavorisé, famille peu scolarisée, etc.

Les différentes manifestations de la dysorthographie

La dysorthographie se manifeste par d’importantes erreurs de transcription, classées en 4 catégories :

  • Les troubles de la transcription phonologique
  • Les troubles du contrôle sémantique
  • Les troubles morphosyntaxiques
  • Les troubles du lexique orthographique

Les troubles de la transcription phonologique

C’est un déficit au niveau phonème et graphème, et résulte d’une difficulté, chez l’enfant, à associer un graphème à un son, c’est-à-dire à faire correspondre une unité sonore à une unité écrite, une prédisposition qui devrait lui être automatique. Ils se manifestent généralement par des erreurs auditives et visuelles répétitives, et ce, alors que l’enfant ne souffre pas de problèmes auditifs particuliers.

Ils se manifestent par :

  • Une confusion entre les sons proches : « jirafe » pour « girafe ».
  • Une assimilation des mots : « sante » pour « chante ».
  • Une inversion des lettres : « setp » pour « sept ».
  • Une substitution des mots par un autre mot de sens voisin : « chemin » pour « sentier ».
  • Des erreurs de copie des mots : « chenile » pour « chenille ».

Les troubles du contrôle sémantique

Ce trouble dysorthographique se traduit par une défaillance sémantique, c’est-à-dire par une inaptitude à mémoriser les mots ainsi que leurs utilisations. Il en résulte chez l’enfant :

  • Une confusion d’homophones : « mer » pour « mère ».
  • Un découpage anarchique des mots : « unabit » pour « un habit ».

Les troubles morphosyntaxiques

Ces troubles se manifestent par une incapacité majeure à assimiler les règles grammaticales et syntaxiques. D’où :

  • Une lacune au niveau des accords nominaux : « des chat » pour « des chats ».
  • Une mauvaise assimilation de la conjugaison et des règles d’accords verbaux : « ils chante » pour « ils chantent ».
  • Une mauvaise compréhension de la grammaire : « il a manger » pour « il a mangé ».

Les troubles du lexique orthographique

Ces troubles se traduisent chez l’enfant dysorthographique par des fautes d’orthographe même pour des mots familiers, souvent utilisés, et ce, malgré les répétitions. Ils s’expliquent généralement par un déficit au niveau de la représentation mentale des mots, c’est-à-dire une difficulté chez l’enfant à se mémoriser et à se représenter visuellement les lettres et les mots.

Il en résulte :

  • Une omission de lettres : « fère » pour « frère ».
  • Une confusion de lettres : « vrère » pour « frère ».
  • Un ajout de lettres ou de syllabes : « frèire » pour « frère ».

Les symptômes de la dysorthographie

La dysorthographie se manifeste surtout par des problèmes au niveau de l’écriture et de la transcription, qui sont généralement lentes, irrégulières et maladroites.

Ces premiers symptômes sont décelables dès la petite enfance. Toutefois, quelques difficultés dans l’apprentissage de l’orthographe ne signifient pas forcément qu’un enfant en souffre. On parle de trouble dysorthographique lorsque les difficultés perdurent malgré les mesures prises pour y remédier.

Les symptômes en préscolaire

En maternelle, le trouble dysorthographique se reconnaît par :

Un retard persistant au niveau du langage oral ;

  • Un vocabulaire pauvre et limité ;
  • Une mauvaise compréhension des sons ;
  • Un problème au niveau de l’orientation spatio-temporelle ;
  • Un graphisme irrégulier et malhabile ;
  • Une difficulté à mémoriser.

Les symptômes en primaire et en secondaire

Si le trouble n’est pas dépisté en préscolaire, chez l’enfant et l’adolescent, il se traduit par :

  • Un retard important de la lecture malgré le passage en CP ;
  • Une non-reconnaissance de lettres malgré leurs fréquences d’utilisation ;
  • Une difficulté à recopier un texte ;
  • Un pourcentage élevé de fautes d’orthographe ;
  • Un écart important entre le raisonnement et les résultats à l’écrit ;
  • Une incompréhension du sens des mots à la lecture ;
  • Une calligraphie irrégulière et maladroite.

Le diagnostic de la dysorthographie

Le diagnostic de la dysorthographie est établi à partir d’un bilan logopédique – orthophonique. Comprenant un test de conscience phonologique ainsi qu’un test visuo-attentionnel, celui-ci va permettre de déterminer la spécificité clinique du trouble, d’en mesurer sa gravité et évaluera les capacités du patient aussi bien sur le plan oral qu’écrit.

Il permettra également d’écarter tous problèmes éventuels pouvant causer les mêmes symptômes qu’un trouble dysorthographique :

  • Une dyslexie ;
  • Un problème moteur ;
  • Un quotient intellectuel plus bas ;
  • Un déficit de l’attention et de la concentration ;
  • Un problème au niveau de la compréhension ;
  • Un trouble psychologique primaire ;
  • Etc.

Le traitement

La rééducation orthophonique est obligatoire. Visant à remédier aux divers déficits causant la dysorthographie, et à aider l’enfant à surmonter ses difficultés, elle doit être réalisée le plus précocement possible, dès lors que le diagnostic est posé.

Ce type de traitement s’effectue de manière individuelle, car elle doit être adaptée en fonction des besoins de chaque patient. Sa durée ainsi que la fréquence des séances dépendront donc essentiellement de la gravité du problème. Mais en règle générale, un enfant dysorthographique devra avoir deux séances de rééducation par semaine.

Cette prise en charge consiste à :

  • Aider le patient à acquérir des processus d’apprentissage, et ce, grâce à des techniques de visualisation notamment ;
  • Remédier aux déficits de correspondance automatique entre le phonème et le graphème ;
  • Apprendre les règles orthographiques à certains patients.

https://www.dys-positif.fr/dysorthographie/

Comment traiter la dysorthographie ?

La dysorthographie fait partie des troubles DYS les plus handicapants, car elle touche à la base fondamentale de tout apprentissage : l’écriture. Et ce, qu’elle soit dictée ou spontanée.

Une mauvaise assimilation des règles orthographiques ne peut qu’avoir des effets néfastes sur l’avenir de l’enfant dysorthographique dans la mesure où dans ce genre de cas, le redoublement de classe n’est pas du tout recommandé.

Que faire alors ? Votre enfant souffre de dysorthographie ? Voici comment la traiter !

L’approche

Notez avant tout qu’on ne peut pas guérir totalement d’une dysorthographie. Ce qu’il est possible de faire au jour d’aujourd’hui, c’est d’atténuer les symptômes afin de permettre à votre enfant de s’épanouir dans l’apprentissage malgré son handicap.

Le traitement de la dysorthographie devra donc être mené sur deux fronts :

  • Aider l’enfant à repartir sur de bonnes bases en orthographe, en grammaire et en conjugaison ;
  • Aider les parents et les conseiller sur la meilleure manière d’agir et de gérer le trouble.

L’objectif du traitement chez l’enfant

Le traitement de la dysorthographie a pour objectif de :

  • Identifier les forces et les faiblesses de l’enfant ;
  • Apporter une aide individuelle et adaptée aux problèmes qu’il rencontre ;
  • Mettre en place des stratégies d’étude et de révision qui l’aideront à mieux appréhender l’orthographe ;
  • Acquérir et retenir des méthodes d’apprentissage personnalisées en fonction des besoins de l’enfant ;
  • Apprendre, comprendre et acquérir les notions de base de l’écriture ;
  • Préparer l’enfant en cas d’examens.

L’objectif du traitement chez l’adulte

Du côté des parents, le traitement de la dysorthographie a pour objectif de :

  • Leur apporter une aide à la communication avec l’établissement où est scolarisé l’enfant ;
  • Leur donner des conseils sur la manière dont il faut gérer l’enfant face à ses devoirs et ses leçons ;
  • Leur guider sur la meilleure manière de maitriser les tensions et les conflits engendrés par le handicap.

Dysorthographie traitement : les techniques

Pour traiter la dysorthographie, les spécialistes préconisent une rééducation complète des règles orthographiques et grammaticales. Et ce, par le biais de divers exercices répétitifs, évolutifs et réguliers.

Les copies manuscrites

Elles sollicitent la mémoire visuelle de l’enfant et sont nécessaires pour l’aider à reconnaître et à mémoriser les mots, mais également à faire la différence entre deux mots distincts, mais d’écritures proches.

Pendant la copie, le spécialiste peut amener l’enfant à oraliser le mot écrit, et à verbaliser ses spécificités. Ces exercices sont surtout utilisés pour alléger les symptômes du trouble du contrôle sémantique : confusion d’homophones, découpage anarchique, etc.

L’épellation orale et séquentielle

Les exercices d’épellation orale et séquentielle des syllabes vont aider l’enfant dans la discrimination visuelle des mots. Ils sont surtout utilisés pour corriger les erreurs dues à un trouble de la transcription phonologique : confusion, assimilation, inversion, substitution de lettres.

Exercices répétitifs et réguliers, ils permettent également à l’enfant de mémoriser automatiquement le mot épelé de manière à ce qu’il puisse l’écriture automatiquement en dictée.

La lecture à voix haute

Quoique le problème concerne surtout l’écriture des mots, la lecture joue un rôle primordial dans le traitement de la dysorthographie, car elle permet à l’enfant de corriger les déficits au niveau phonème et graphème.

La lecture permet :

  • D’apprendre à l’enfant à associer mot oral et mot écrit ;
  • D’habituer l’enfant à certains lettres et mots nouveaux ;
  • De visualiser les relations grammaticales existants entre les mots ;
  • D’accélérer la mémorisation des mots tout en restant dans la compréhension de ce qui est vu.
  • De travailler sur l’enchaînement oral des mots, de manière à assimiler les règles syntaxiques et lexicales qui les régissent.

La dictée

Les dictées, courtes, mais régulières, vont permettre de mémoriser certaines remarques graphiques, mais également pour insister sur le travail des sens de l’écrit.

https://www.dys-positif.fr/dysorthographie/

DYSORTHOGRAPHIE & PEDAGOGIE